Assassinat de Benazir Bhutto: On ne deale pas avec l'islamisme
Voilà le point de vue de Hakim Laâlam sur Benazir Bhutto. Je trouve qu'il a fait une très bonne analyse et qu'il a exprimé une réalité... on ne peut pas dealer avec l'islamisme ni avec aucun mouvement ou tendance extrémiste ou fachiste. C'est ça ou ça... ON NE DEALE PAS AVEC L'ISLAMISME ! | |
Par Hakim Laâlam | |
Aboudjerra Soltani : «Belkhadem doit partir !» Et tu ne veux pas l’accompagner ? Bien sûr qu’on dira d’elle qu’elle était très belle. On le dit déjà. Et c’est vrai qu’elle était très belle. Comme si le fait d’être moins belle ou carrément moche lui aurait enlevé ses compétences, elle la diplômée d’Harvard. Bien sûr qu’on dira d’elle qu’elle faisait aimer la politique jusqu’au bout de son sourire. Et Dieu qu’il était éclatant ce sourire ! Bien sûr qu’on dira d’elle qu’elle était la digne héritière de son monstre sacré de père. Elle l’était. Bien sûr qu’on dira d’elle qu’elle était la chance d’un Pakistan poudrière. Et elle l’était. Mais l’on dira moins d’elle que, Premier ministre, elle avait favorisé la promotion des élèves talibans dans les écoles coraniques de Peshawar. L’immense reporter, photographe de guerre Patrick Chauvel l’a fait dès jeudi sur le plateau de i.Télévision. Lui qui était son ami a respecté l’obligation de vérité en amitié en rappelant les tentations multiples de Benazir Bhutto de dealer avec l’intégrisme musulman. Ses petites négociations. Ses flirts avec les chefs des régions tribales où se cachaient et se cachent encore des têtes pensantes d’Al Qaïda. Bien sûr que cet aspect moins médiatisé de la diva n’enlève rien à son aura. Bien sûr qu’elle était belle. Bien sûr qu’elle faisait aimer la politique au bout de ses doigts follement longs et sensuels. Mais elle est d’abord et avant tout fantasme, la preuve aujourd’hui décédée qu’aucun deal n’est possible avec l’islamisme. On ne négocie pas avec l’intégrisme. Que les poils soient musulmans, chrétiens ou juifs, l’intégrisme se combat. Par les armes. Par la politique. Par l’économie. Par le social. Mais il se combat. Il n’est pas un partenaire. Il ne peut pas être un partenaire. Comme ne peuvent être partenaires la mangouste et la vipère. De ne pas l’avoir compris, la belle a été mortellement piquée par la bête. Elle était belle. Bien sûr qu’elle était belle. Presque aussi belle que toutes les femmes de mon Algérie qui ont compris très vite, avant nous, avant les autres femmes du monde, dont Bhutto, qu’aucun deal, aucun marchandage n’est possible avec l’islamisme. C’est à elles que je veux rendre hommage aujourd’hui. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. Le Soir d'Algérie |